«Le tribunal prononce votre relaxe », formule la présidente du tribunal correctionnel du Havre, après avoir rigoureusement justifié cette décision. Quelques minutes auparavant, le Lillebonnais de 23 ans, debout dans le box, confirmait s'être livré à un trafic de résine cannabis suffisamment important pour lui fournir de confortables revenus. Mais les juges estiment « recevables et bien fondées » les conclusions de nullité soulevées par Maître Patrick Ben Bouali, relatives aux conditions d'interpellation de son client.
Le 12 avril dernier, à 20 h 25, « il accélère le pas à notre vue », décrit le rapport des policiers. Ces derniers décident alors de le contrôler tout comme les autres occupants de la voiture dans laquelle il vient de monter. À cet instant, l'intéressé prend la fuite à pied avant d'être rattrapé quelques mètres plus loin. « J'ai pris peur de me faire interpeller parce que j'avais des produits stupéfiants sur moi. », reconnaît le prévenu. Mais ce n'est pas tout : aux 296 grammes de résine de cannabis dissimulés dans son caleçon, s'ajoutent 1 065 euros en petites coupures. Interrogé par les policiers, le suspect cache également son identité. Mais ses empreintes digitales parlent à sa place. S'ensuit une perquisition au domicile familial où 7,65 kg et 10 595 euros en liquide sont découverts.
Le gradé à vue, dépourvu de revenus légaux, affirme dans sa dernière audition que les billets ont pour source unique un trafic pratiqué depuis 18 mois. Revirement à l'audience, il évoque désormais de l'argent provenant « aussi de la banque et du casino ». Malgré tout, le dealer confirme qu'il s'adonnait à un trafic d'« un kilo par mois sur un an, sûr ! Avant c'était des plus petites quantités ». Interrogé sur son attitude, le Lillebonnais l'admet. « Pour moi, rien n'est grave. Je me rassure. Je me dis que certains font des choses plus graves. Je me rassure ainsi. » Tout en assurant avoir pris « un peu de recul », alors qu'il est détenu provisoirement depuis qu'il a demandé à préparer sa défense après une première présentation en comparution immédiate, il admet fumer « un petit peu » au centre pénitentiaire du Havre.
Mais l'expérience de la prison s'arrête ici pour l'homme condamné à deux reprises par le passé pour des délits routiers. Car « quand une procédure est nulle, je la soulève », lance Me Patrick Ben Bouali. Pour l'expérimenté avocat, un contrôle simplement motivé par un pas accéléré « touche au respect des libertés individuelles. Ce serait scandaleux de légitimer cela ».
Auparavant, le parquet avait requis 4 ans de détention dont 3 ans ferme. Le dealer est donc libre, provoquant la colère du parquet, qui a immédiatement décidé de faire appel.
3 participants
Etrange Relaxe
Lesage- Selectionneur
- Messages : 1035
Localisation : Normandie
- Message n°1
Etrange Relaxe
quentin- Selectionneur
- Messages : 1110
Localisation : Villeneuve d'Ascq
- Message n°3
Re: Etrange Relaxe
C'est du grand n'importe quoi !!!